Le soudage ergonomique, un paradoxe ?

Qu’entend-on par ergonomie ?
L’ergonomie a plusieurs sens. L’un d’entre d’eux est littéral. Ce terme est dérivé de deux mots grecs : « ergo » et « nomos ». « Ergo » signifie « loi » et « nomos », travail. Le mot « ergonomie » peut donc se traduire par « loi du travail ». Une autre signification pratique de l’ergonomie met l’accent sur l’adaptation mutuelle des personnes et de leurs conditions de travail. Les ergonomes tentent d’aménager ces dernières de manière à ne pas nuire à la santé physique et mentale des travailleurs.
Il en va de même pour les postes de soudage. « Ils doivent être adaptés aux capacités physiques des soudeurs, mais aussi leur permettre de se concentrer et de travailler sans fatigue », explique Peter Fronius, Directeur du département Strategic Product Management pour le secteur Professional Welding Tools. « Il s’agit notamment de tenir compte de la taille ou de la portée des bras des travailleurs. Si les postes de travail ne répondent pas aux normes ergonomiques, alors la probabilité de maladies, de blessures et d’arrêts maladie augmente. » Les facteurs de risque ergonomique ne peuvent évidemment pas être évités dans tous les contextes, comme en cas de positions de contrainte, par exemple. Notre objectif consiste alors à limiter autant que possible la durée pendant laquelle une personne se trouve dans une telle situation.
Facteurs de risque lors du soudage
La plupart des causes de blessures ne sont pas propres à des secteurs spécifiques, mais découlent des habitudes motrices et comportementales des soudeurs. Les exemples typiques sont : l’étirement répété du corps, la torsion de la colonne vertébrale, l’appui et l’agenouillement sur un sol dur, les postures statiques pendant une période prolongée ou l’absence de repos. Si ces facteurs de risque (seuls ou combinés) sont récurrents, ils peuvent entraîner des troubles musculo-squelettiques (TMS) d’origine professionnelle. On entend par là les blessures et les maladies qui touchent les muscles, les nerfs, les tendons, les ligaments, les articulations, les disques intervertébraux, la peau, les tissus sous-cutanés, les vaisseaux sanguins ou les os. Outre les causes mentionnées précédemment, des conditions environnementales défavorables, telles que des températures extrêmes, peuvent également contribuer à l’apparition de TMS. À cela s’ajoutent des facteurs de risque personnels tels que la condition physique, les antécédents médicaux ou l’âge.
Les troubles musculo-squelettiques d’origine professionnelle chez les soudeurs
Ces affections se développent habituellement à la suite de microtraumatismes infligés au corps au fil du temps, entraînant par exemple des hernies discales lombaires. Il s’agit des hernies discales les plus fréquentes : ce sont les deux disques inférieurs qui supportent la majeure partie du poids total de la colonne vertébrale. Ces disques sont composés de cartilage souple en forme d’anneau et contiennent un gel semi-liquide. Si un soudeur soulève de manière répétée des pièces lourdes dans une mauvaise posture, le cartilage peut se dégrader et se déchirer avec le temps. L’effet : le disque intervertébral forme une protubérance, appuyant sur un nerf spinal et provoquant de fortes douleurs.
Les troubles musculo-squelettiques les plus fréquents sont les blessures au dos, les bursites, les inflammations des tendons et des gaines synoviales, le syndrome du canal carpien ou le syndrome du défilé thoracique, à savoir un trouble qui peut survenir à la suite d’une compression des nerfs, des artères ou des grosses veines dans le cou et la poitrine et qui provoque de fortes douleurs. Il peut être causé par des soudages au plafond fréquents.
Soudage et ergonomie ne sont pas incompatibles
Les soudeurs doivent régulièrement adopter des positions difficiles pour effectuer toutes sortes de tâches, souvent pendant de longues périodes. Il est souvent plus facile pour les soudeurs de se déplacer eux-mêmes autour de pièces lourdes et de grande taille plutôt que de placer la pièce dans une position de soudage idéale. Mais alors, est-ce paradoxal d’associer soudage et ergonomie ? Loin de là, car en dépit de tous les obstacles, il existe de nombreuses options pour permettre aux entreprises de soudage de concevoir un poste et des outils de travail ergonomiques. Cela se traduit généralement par une amélioration de la santé de la main-d’œuvre, du bien-être au travail, de la productivité et de la qualité des produits. Par exemple, les tables de soudage et les tabourets à hauteur réglable sont des outils éprouvés qui permettent d’adapter la hauteur de soudage aux conditions physiques des soudeurs.
L’idéal pour les longues soudures : les chariots de soudage
« Au lieu de réaliser manuellement des soudures de plusieurs mètres en position au plafond, il est souvent possible d’utiliser des chariots de soudage guidés par rail. Il en va de même pour les soudures longitudinales et circulaires de grande dimension, qui peuvent être assemblées soit par des chariots sur rail, soit par des tracteurs de soudage magnétiques. Lorsque de tels systèmes mécanisés sont utilisés, les soudeurs n’ont plus qu’à manipuler la commande à distance, en position debout et sans effort physique », explique Christian Neuhofer, Product Manager Fronius Welding Automation.
Le Fronius FlexTrack 45 Pro compact offre un large éventail de possibilités d’application. En fonction des exigences, il est possible de choisir entre trois types de rails différents. Dans les secteurs où la géométrie des surfaces est variable, par exemple dans la construction navale ou de conteneurs, le chariot de soudage FlexTrack 45 convient parfaitement pour une utilisation universelle.
Soudage 24H/24 et 7J/7 sans contrainte
Le soudage automatisé des lots de petite taille devient
également rentable avec les cellules de soudage cobotisé. Grâce à son énorme
flexibilité lors de l’assemblage de différentes pièces, le CWC-S compact de
Fronius offre des conditions idéales à cet égard. « Il est facile à
utiliser et ne nécessite aucune connaissance en programmation, l’effort
physique étant quasiment nul », poursuit Neuhofer. Et d’ajouter :
« Votre logiciel mémorise les séquences de soudage des différents
composants qui sont montés soit sur une table de soudage, soit sur un
manipulateur. Ils sont soudés de
manière totalement autonome dans une cabine de protection dotée d’un écran
anti-éblouissement à fermeture et ouverture automatiques, qui protège les
soudeurs du rayonnement de l’arc électrique, 24 heures sur 24 si nécessaire. Le
CWC-S peut également être équipé sur demande d’un système d’aspiration des gaz
de fumée. »
Lien : CWC-S COBOT welding cell (fronius.com)
Les composants lourds doivent être soulevés lors de la
fixation à l’aide d’auxiliaires de levage tels que des grues d’atelier, afin de
ménager les muscles et la colonne vertébrale. Cela vaut pour toutes les
activités de levage liées au soudage. Une surcharge de l’appareil
musculo-squelettique ne nuit pas seulement à la santé à long terme, mais peut
aussi, dans certains cas, entraîner des blessures immédiates telles qu’une
lombalgie, communément appelée lumbago.
Les systèmes de soudage orbital soulagent la colonne vertébrale
Dans l’industrie alimentaire ou dans la construction de
centrales électriques, on utilise souvent des canalisations qui doivent être
soudées de manière orbitale, en faisant passer la torche de soudage tout autour
du tuyau. Souvent, elles doivent être soudées à des hauteurs et dans des
positions difficiles, ce qui peut avoir des conséquences néfastes sur le dos
des soudeurs. Les systèmes orbitaux, comme les têtes de soudage ouvertes et
fermées de Fronius, permettent de remédier à cette situation. Lorsque le tuyau
à souder est serré, la torche de soudage se déplace automatiquement tout autour
de la pièce et réalise une soudure d’une qualité élevée et constante.
Lien : Orbital welding systems
L'ergonomie chez Fronius
Les produits du pionnier de la technologie autrichien sont
renommés non seulement pour leur finesse technologique, mais aussi pour leur
convivialité. Toutes les torches de soudage, pour ne citer qu’un exemple, se
distinguent par leur légèreté, des poignées agréables à tenir en main et des
interfaces utilisateur adaptées aux tâches à accomplir. Les poignées
ergonomiques aux composants antidérapants tiennent bien en main pendant le
soudage. Elles permettent un guidage simple et sûr de la torche, les
articulations sphériques facilitant son réglage optimal. À cela s’ajoute une répartition
équilibrée du poids de tous les composants de la torche, qui favorise un
soudage sans fatigue. Grâce à des options telles que la poignée pistolet, la
rallonge de touche ou le bouclier thermique, nos torches de soudage peuvent
être adaptées aux besoins personnels d’utilisation et de sécurité des soudeurs.
Lien : Fronius power sources and welding systems
Pour les systèmes de soudage également, Fronius ne perd
jamais de vue la convivialité. Ainsi, sur tous les appareils compacts, le
dévidoir est directement intégré au boîtier du système de soudage, ce qui rend
ce dernier plus facile à utiliser et plus maniable, notamment pour les tâches
de soudage manuelles.
La modularité associée à une configuration individuelle et à
des procédures d’utilisation intuitives sont les mots-clés que nous gardons
toujours en tête pour nos systèmes de soudage. Plus ils sont faciles à
utiliser, plus les soudeurs peuvent se concentrer sur le soudage, pour un
risque de blessure réduit. Les appareils des séries TPS/i, TransSteel ou iWave,
dont les écrans tactiles et les molettes de réglage sont non seulement
intuitifs, mais aussi faciles à utiliser avec des gants de soudage, en sont des
exemples parfaits.
Bien entendu, les muscles et la colonne vertébrale des
travailleurs doivent également être préservés. C’est pourquoi il existe des
chariots de transport sur mesure pour les systèmes de soudage Fronius, qui
accueillent l’installation de soudage, l’unité de refroidissement, le dévidoir
et la bouteille de gaz. Ils sont faciles à déplacer, bien qu’il soit préférable
de les pousser plutôt que de les tirer, car une traction constante a un effet
négatif sur les muscles squelettiques.
Apprendre le soudage sans risque de blessure
Avec le simulateur Welducation de Fronius, les apprentis
peuvent apprendre le soudage sans aucun risque de blessure. Ils réalisent ainsi
des soudures de différents types sans se mettre en danger avec le rayonnement
de l’arc électrique ou les fumées de soudage, le tout avec des torches
ergonomiques et dans différentes positions de soudage, et même la position de
contrainte. Les pièces utilisées pour les différentes simulations sont non
seulement maniables, mais aussi en plastique léger, ce qui ménage les muscles
et la colonne vertébrale des futurs experts en soudage.
En
conclusion, il existe de nombreuses solutions pour rendre l’environnement de
travail des soudeurs aussi sûr et ergonomique que possible et avoir ainsi une
influence positive sur les conditions de travail, la motivation des salariés,
la situation économique des entreprises, et donc la perception du public.